L’étude cartographique sur le rôle et les visages de l’humanitarisme de la diaspora africaine pendant COVID-19 visait à déterminer comment différents groupes de la diaspora africaine s’engagent avec leurs pays d’origine, par le biais d’initiatives transnationales qui soutiennent les familles et les communautés en réponse à COVID-19. En outre, l’étude a également cherché à trouver des preuves de l’impact du COVID-19 sur les efforts humanitaires transnationaux des membres de la diaspora africaine et de leurs communautés dans leurs pays d’installation. L’étude développe donc une compréhension nuancée de la réponse de la diaspora aux crises humanitaires dans les pays d’origine, y compris la mobilisation des ressources, l’échange de compétences, ainsi que le transfert de connaissances et de technologies.
L’étude a réuni différents acteurs dans le secteur de l’humanitarisme de la diaspora, en se concentrant sur les membres et les organisations de la diaspora, les représentants des gouvernements des pays d’origine, les organisations non gouvernementales et les universitaires spécialisés dans ce domaine. Au total, 17 personnes représentant ces organisations du Nigeria, de la Somalie et du Zimbabwe ont participé à l’étude. Des données secondaires sur la diaspora soudanaise et congolaise et ses engagements ont également été recueillies.
Le rapport complet comprend des études de cas en RD du Congo, au Nigeria, en Somalie, au Soudan et au Zimbabwe, ainsi que les principales tendances de l’engagement de la diaspora africaine dans l’action humanitaire.
Les résultats indiquent qu’il existe de nombreuses possibilités de collaboration et de synergies potentielles entre les gouvernements, les organisations nationales et internationales, le secteur privé et les communautés de la diaspora pour améliorer la réponse humanitaire. Il existe également des possibilités d’accroître la contribution du capital humain et des ressources financières de la diaspora à la résolution des crises humanitaires. Cependant, ces opportunités semblent actuellement manquer et il est grand besoin d’écouter les voix de la diaspora.
Résultats clés
Partage de connaissances
- En raison de la pandémie, il a été difficile pour la diaspora de se porter volontaire en personne dans les pays d’origine en raison des restrictions de voyage.
- L’utilisation des plateformes en ligne pour le partage d’informations s’est nettement accrue.
- Des ateliers ont été organisés pour dissiper les mythes sur le COVID-19 par les professionnels de la santé dans les pays d’installation.
Mobilisation des ressources
- La collecte de fonds de personne à personne a été affectée par la réduction des contacts avec les gens. Ce phénomène était particulièrement marqué chez les personnes âgées.
- Les personnes avaient moins de possibilités d’accéder à des réseaux personnalisés pour la mobilisation des ressources en raison des fermetures.
- La fermeture des frontières a affecté la circulation des biens vers les pays d’origine.
- Certains gouvernements ont proposé de faciliter le processus de transport des marchandises en faisant des dons.
- Dans certains cas, les gouvernements ont joué un rôle crucial en facilitant la distribution des biens et des fonds donnés à travers le pays.
Transfert de fonds
- Les envois de fonds aux familles dans certains pays n’ont pas diminué.
- Certains membres de la diaspora ont été affectés par des licenciements et des conges techniques dus à COVID-19
Recommandations
- Les États membres et les autres acteurs humanitaires devraient se concentrer sur le lien entre l’humanitaire et le développement en tant que modalité essentielle de l’engagement des diasporas.
- Les politiques des États membres en matière de diaspora devraient inclure une composante d’action humanitaire.
- L’Union africaine devrait étendre la coordination et l’engagement de la diaspora au sein les institutions de l’Union africaine.
- Améliorer la compréhension publique des initiatives humanitaires en cours de la diaspora par les ONG, les gouvernements et les organisations inter-états, ainsi que les groupes et organisations de la diaspora eux-mêmes.
- L’Union africaine et les États membres devraient recenser les personnes ressources de la diaspora pour l’action humanitaire et suivre et évaluer les initiatives humanitaires de la diaspora.
- Les groupes et organisations de la diaspora devraient s’engager dans une collaboration et une coordination plus étroites afin de s’étendre au-delà de leurs pays d’installation et d’origine.
- L’Union africaine devrait soutenir la coordination de la diaspora intercontinentale et entre les groupes et organisations de la diaspora.